Situé sur les anciennes ruines d’un village fortifié du Lot-et-Garonne, la réhabilitation de cette grange et de sa tour a dévoilé les traces d’un passé multicouche, ponctué par un ensemble d’usages : bâtiment défensif, habitation, stockage agricole. Bien que le site n’ait pas de classement patrimonial particulier, il nous est apparu important de mettre en valeur au mieux cet ancien bâti chargé de traits historiques et ancré dans le paysage rural.

La maison se module et s’adapte suivant le nombre d’occupants et les saisons. Le bâtiment se divise en trois entités : la tour est pensée comme un lieu d’été, la maison existante comme une petite entité autosuffisante pour l’hiver, et l’espace central comme un espace flexible qui s’adapte aux usages.
Le budget étant modeste, les matériaux sont choisis pour leur robustesse. Le système de chauffage a particulièrement été étudié pour s’orienter vers une énergie renouvelable avec une chaudière à granulés, en cohérence avec le contexte. L’étude thermique privilégie l’inertie existante des murs en pierre et le mode de vie saisonnier des habitants.
Menaçant de s’effondrer, l’un des murs pignons a dû être démoli durant le chantier : une réflexion avec l’entreprise de maçonnerie a permis de mettre en œuvre un mur en pierres coffrées avec les moellons de la démolition. Pour le reste, l’ensemble des murs est conservé avec la création d’ouvertures en béton blanc pour connecter les espaces existants.
Le maçon a réutilisé quasiment toutes les pierres déposées, la chaux provient de l’usine de Saint-Astier, le menuisier intérieur a fabriqué les portes avec du bois de récupération acheté sur Le Bon Coin, le serrurier travaille à 30 km du chantier. Le charpentier a conservé toutes les pièces de bois et tuiles possibles, les nouvelles pannes proviennent des Landes, les anciennes voliges en bon état ont servi de plancher pour la cave.